Une Petite Experience Musicale

Aujourd’hui, je souhaite vous proposer une petite expérience musicale. Pour être fructueuse, cette expérience suppose une compréhension du concept de corps d'énergie, par exemple en lisant mon post d’introduction.

Pour commencer, je vous propose d’écouter le morceau suivant: l’Ave Maria de Caccini, un compositeur italien du XVIe Siècle. Prennez le temps d’établir une connection avec votre corps d’énergie, et soyez ouvert aux résonnances pendant l’écoute du morceau.

Je vous invite vraiment à écouter la pièce avant de passer à la suite, sans quoi la lecture de cet article n’aura pas de sens.

Qu’avez vous ressenti? Prennez le temps de l’apprécier.

Personellement, ma première écoute a été très intense, avec la sensation très claire de la présence de la vierge dans la pièce, la sensation de sa main aimante sur mon épaule, et un sentiment de dévotion intense. Quelle paix, quelle beauté se dégage de cette pièce ancienne, par ce compositeur baroque, composée au plus près du coeur du catoliscisme.

Ou non? Poussé par la beauté de mon expérience, je voulus en apprendre plus sur ce compositeur… Et ma première découverte fut que cette pièce est en fait un pastiche, composé par un compositeur russe du XXe siècle, Vladimir Vavilov. Que dit votre corps d’énergie maintenant? Si vous le souhaitez, prenez le temps de réécouter la pièce.

Personellement, d’un coup, tout le sens de beauté s’est effondré. J’ai eu besoin de beaucoup d’écoutes, avec un effort conscient de surmonter ce changement du Logos de l’oeuvre, pour retrouver le contact avec cette beauté qui m’avait tant touché, sans le retrouver en entier. Je suis positif que cette perte de la beauté n’est pas le fait de l’habitude: je suis familier d’écouter la même pièce des centaines de fois, écoutant parfois une seule pièce en boucle des semaines durant, et je n’ai jamais vécu un tel changement.

Que nous dit cette expérience? Il s’agit, pour moi, d’un très bon exemple de la dynamique eros-psyche-logos: un changement, somme toute très mineur, dans le Logos de l’oeuvre (l’identité du compositeur) a un effet dramatique sur l’eros lié à l’oeuvre, et sur les effets plus profonds de l’oeuvre sur la psyche. Plus générallement, cela nous montre l’absolue dépendence de nos perceptions à nos concepts, pensées, notre manière de voir le monde. Quelques années dans le passé, avant que le mot “Russie” rime pour moi avant tout avec “barbarie” du fait de la guerre en Ukraine, à une période où peut-être l’association première serait avec les traditions mystiques du christianisme orthodoxe, l’effet de cette information aurait probablement été tout autre.

C’est, au fond, une grande humilité que m’inspire cette expérience, et une indication de la vacuité des phénomènes: rien, absolument rien, n’est indépendant de la manière de regarder.

Crédit Photo DDP via Unsplash

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