Un chat, un chien, et mon grand père
Par Aftoprokroústês
- 4 minutes de lecture - 810 motsAujourd’hui, en guise d’introduction pour ce blog, j’aimerais raconter une expérience que j’ai eue il y a un peu plus d’un mois en méditation. Cette expérience est intéressante à plusieurs égards:
- elle est un exemple classique de la manière de pratiquer que je privilégie
- elle montre comment la méditation imaginale peut ouvrir une profondeur insoupçonnée dans le travail avec les rêves
- elle est un exemple de la découverte intuitive d’une nouvelle manière de percevoir, et de son influence durable sur ma pratique
Cette expérience commence par un rêve spontané. Je vous propose de commencer par une description de ce rêve, avant de plonger dans le travail lui-même et ses répercussions à long terme.
Le Rêve
Le rêve en question est, en soi, tout simple et très peu intéressant. Je n’ai même que très peu de souvenirs de ce rêve lui-même: je me rappelle simplement être parti pour une balade en tenant en laisse la chienne de mon beau-père et mon chat.
Ce n’est qu’au réveil que j’ai remarqué une curieuse coïncidence: ces deux animaux sont morts récemment. La chienne n’était morte que depuis une semaine au moment de ce rêve; le chat, depuis un peu plus d’un an. Bien que cet aspect ait été absent du rêve, et que le souvenir du rêve sois dénué de résonance particulière, je décide que cette coïncidence est assez étrange pour justifier une exploration méditative de cette image.
La Méditation
Je commence ma séance de méditation comme d’habitude, en payant attention au corps d’énergie, prenant le temps de m’établir dans ma posture et dans un état léger de Samadhi. Lorsque l’esprit s’est apaisé, “j’invoque” l’image des deux animaux, tenus en laisse.
Au lieu de sortir par la porte, comme lors de mon rêve, les deux animaux se tournent et me regardent dans les yeux. Leurs yeux sont remplis d’un amour incroyable, je ressens immédiatement une forte résonance dans le corps d’énergie. Je m’assieds, et je caresse les deux animaux qui se roulent contre moi. De l’amour circule d’eux à moi, de moi à eux, en plus d’un amour divin englobant tout. Il y a la sensation que ces retrouvailles étaient “planifiées depuis le début”, que nos vies à tous les trois n’avaient pour but que de permettre ce moment.
Petit à petit, le sens émerge que les animaux ont un lien avec mon grand-père décédé, ma première expérience avec la mort d’un proche, qui avait été très traumatisante pour moi. Une vague intuition devient une certitude: ces deux animaux sont des réincarnations de mon grand-père. C’est lui qui a choisi de se réincarner dans ces animaux, sachant que je les rencontrerais quand le temps serait venu. Ces deux décès, alors que j’ai repris la pratique spirituelle qui me permet cette réunion, était parfaitement planifiée.
Je passe le reste de la session entre la délectation de l’amour ressortant de l’image, d’une part, et la confusion face à cette intuition et l’attitude à adopter (la croire? la rejeter?), d’autre part. Lorsque la session fini, je me sens apaisé, changé. Plus tard, je vérifierai les dates de naissance et de mort: les deux animaux sont nés moins d’un an et demi après le décès de mon cher grand-père…
Effets à Long Terme
Une telle expérience peut susciter une variété de réactions: de son rejet pur et simple comme une divagation, jusqu’à la certitude d’une expérience de “médiumnité”. Je dois avouer que ces deux possibilités luttent pour mon attention, et que je doute encore de l’attitude à adopter. Ce qui est sûr est que cette expérience a bouleversé ma vision du monde. Soudain, la possibilité de réincarnation, que je ne considérais jusqu’à présent que comme une hypothèse intellectuellement intéressante, est devenue une manière de percevoir. Comme une paire de lunettes, que je peux enfiler à la place de ces lunettes matérialistes, que j’ai porté si longtemps que je les avais oubliées.
Lorsque j’interagis avec mes filles, je vois la possibilité que notre rencontre soit davantage que le résultat d’une recombinaison de mon matériel génétique avec celui de leur mère. Les histoires de proches mourant, ou survivant une maladie grave, prennent une nouvelle dimension.
Rob Burbea parle de la possibilité de comprendre la vacuité à travers l’imaginal. En multipliant ces expériences, en élargissant notre arsenal de manières de percevoir, nous sommes amenés à remettre en question ces hypothèses non questionnées qui conditionnent ce que nous percevons comme “évidemment vrai” et “évidemment faux”. Plutôt que de remplacer l’une par l’autre, nous pouvons choisir de ne croire ni l’une, ni l’autre. Juste deux manières de percevoir, de rendre l’ineffable intelligible. La “réalité”, elle, reste inaccessible, à tout jamais. Tout juste peut-on en avoir une impression éphémère, à travers les fissures de nos modèles et préjugés.
Ce n’est que le début de ce chemin, mais ses promesses sont incroyables. Si cela vous attire, venez volontiers partager un bout de chemin avec moi.
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